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Par JANE CAYREL, publié le lundi 8 juin 2015 11:10 - Mis à jour le lundi 8 juin 2015 11:12

* une photographie de Martine Aballéa (Mangez des fruits nocturnes - 2008)
Se servir de l'image et du langage sans que l'un domine l'autre mais pour que leurs pouvoirs s'annulent est au cœur du projet plastique de Martine Aballéa. Il s'agit d'abord de perdre le sujet principal afin qu'il explore cet espace neuf entre mots et figures. L'image ne permet pas de reconnaissance précise, les phrases sont des bribes d'histoires, un jour peut-être, lues ou entendues. Les photographies ainsi « augmentées » ont un charme bénéfique ou maléfique. Elles induisent à un réel instable qui nous incite aux aguets tant les apparences semblent secréter venins ou dangers. Le monde se réenchante avec ce que cela suppose d'angoisse et de plaisir délivrés par la présence d'un univers atteint par la traversée du miroir, acceptant le secret et le « nonsense » comme principe vital de la pensée. « Parce que l'oiseau du plaisir siffle sur les câbles brûlants / le cheval aveugle chantera-t-il plus suavement ? » écrit le poète Dylan Thomas. Rien que des mots très ordinaires qui interrogent cependant les mystères des âmes et de la matière, la pesanteur des corps et la vibration de l'air ou du souffle. Ils ouvrent à un regard qui change et éclaire le réel, comme le font les photographies de Martine Aballéa. (Source : Olivier Kaepplin)



* une lithographie de Pierre Alechinsky (Entre les lignes de Colombier - 1993)
Après des études d'illustration et de typographie à l'École nationale supérieure des Arts visuels de Bruxelles, Pierre Alechinsky devient rapidement l'un des acteurs les plus importants du monde artistique belge. Son travail combine la leçon des maîtres de la calligraphie chinoise avec celle de l'automatisme surréaliste et de la spontanéité du mouvement CoBrA dont il reste aujourd'hui le principal continuateur spirituel (spontanéité technique, liberté d'expression face au débat figuration-abstraction, goût des arts populaires...). "Cobra c'est une opposition totale aux calculs de l'abstraction froide, aux spéculations misérabilistes ou "optimistiques" du réalisme socialiste, à toute forme de décalage entre la pensée libre et l'action de peindre librement ; c'est aussi une ouverture internationaliste et une volonté de déspécialisation (des peintres écrivent, des écrivains peignent). Il est gaucher. On l'oblige à utiliser la main droite. "Ta main gauche, tu peux la garder comme tu veux pour de menus travaux. Tu veux dessiner? Mais dessine de ta main gauche, ça n'a aucune importance." Alechinsky a suivi le conseil. De sa main gauche, il dessine. De sa main droite, il écrit. Et pour finir, Alechinsky écrit comme il dessine, par méandres, entrelacs, ajouts et digressions. Il conjugue ironie, poésie et intelligence dans une dimension festive. Dessiner, dit-il, c'est "écrire avant la lettre". Et le monde peut se lire en tous sens ; "le propre de l'artiste étant non de le reproduire, mais d'y ajouter du sens". (Source : Artpointfrance.org)

 

* une sérigraphie de Guillaume Pinard (Violette - 2009)
Depuis le début des années 2000, Guillaume Pinard livre, à l’occasion d’expositions et de publications, une œuvre entièrement travaillée par le désir du dessin et l’amour du tracé. Gentiment lubrique, l’univers de l’artiste grouille de créatures farfelues et grotesques, de personnages improbables et insolites, d’objets du quotidien toujours en déroute dont les tribulations viennent se fixer sur les pages de cahiers d’écoliers, sur les murs d’une galerie, en petits ou grands formats. Auteur d’animations flash, de stop-motion, Guillaume Pinard contribue également à l’émancipation du dessin et à son acoquinement avec les techniques numériques. Réalisés à l'aide de l'outil informatique, ses dessins sérigraphiés mettent en scène des personnages schématiques évoluant dans des espaces froids et minimalistes. L'apparente naïveté de ces saynettes qui évoquent les albums de coloriage pour enfants dissimulent des éléments incongrus et suggestifs.
(Source : Observatoire des nouveaux médias)

 

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  • Art contemporain